Un bras de fer. Voilà comment l'on pouvait résumer le match de Rouen contre Lagny Montevrain. A l'image de la première période, véritable round d'observation pour les deux équipes, n'ayant inscrit que trois buts dans les cinq premières minutes. Imprécisions dans les passes pour les uns, tirs fuyant la cage pour les autres… Les deux formations marquaient poliment tour à tour leurs points jusqu'à la 15e minute.
C'était sans compter sur la fougue des Rouennais, qui se créaient des opportunités de breaks après les parades d'Arthur Vannier. Loan Capon s'illustrait sur son aile et délivrait une passe millimétrée à son coéquipier Mathis Honneux qui donnait aux Rouges et Noirs deux buts d'avance (6-4).
C'est alors qu'un invité ou plusieurs, pour être exact, faisaient leur entrée dans cette partie d'échecs défensive. Cauchemars des attaquants, meilleurs amis des gardiens, les poteaux des cages de but résonnaient, venant frustrer davantage les deux clubs, qui cherchaient encore leurs marques dans cette première période.
Le jeu se durcissait. Les contacts francs et appliqués ne laissaient place qu'à une partition hésitante de part et d'autre. L'attaque francilienne prenait les choses en main et refaisait son retard à la 25e minute (8-8). Le score ayant été égalisé, Lagny Montevrain prenait un temps mort afin d'ajuster son offensive. Mais les multiples parades d'Arthur Vannier permettaient à Rouen de garder la tête hors de l'eau, en cette fin de cette première mi-temps.
Cependant, malgré ce regain d'énergie, l'attaque rouennaise se heurtait dans la cage à Alexandre Guedes, qui n'entendait pas les Rouges et Noirs revenir au score. Le bras de fer des gardiens était lancé à distance. Arthur Vannier s'illustrait et Alexandre Guedes répondait. Penalties manqués, breaks contrariés… ils ne laissaient rien passer. La frustration offensive grandissait des deux côtés au bruit de chaque poteau, fracassé par le ballon. Il était alors temps de clôturer cette première période et de laisser les deux équipes revenir des vestiaires avec de meilleures intentions (9-9).
La 2e mi-temps commençait de la meilleure des manières pour les Béliers. Retrouvant enfin le chemin des filets, ils distançaient leur adversaire du soir par deux buts à la 40e minute (15-13). Le chemin de la victoire commençait à se dessiner pour les joueurs de Guy Bischoff. Appliqués et maîtrisés, les gestes défensifs des Rouennais entravaient les attaques franciliennes.
Tout se déroulait en faveur des Rouges et Noirs jusqu'à ce qu'un ballon fasse résonner la barre transversale de la cage de Lagny Montevrain, qui fit se taire la salle du Kindarena. Les Franciliens se saisissaient du ballon et se frayant un chemin dans la défense, revenaient au score (16-16).
Axel Bouvard relançait les siens en stoppant les offensives rouennaises. Et arrêt après arrêt, leur permettait de frapper à la porte de Camille Dupré. Les Béliers étaient alors forcés de prendre un temps mort pour remettre de l'ordre dans leur défense. Lagny Montevrain continuait ses assauts à la cage et Rouen répliquait, mais frappait la transversale et les poteaux d'Axel Bouvard. Opportunistes, les Franciliens passaient devant (18-19). Ils pensaient avoir fait le plus gros, en reprenant un ascendant physique et mental sur leur adversaire.
Cependant, la révolte de Christophe Deshayes et de Camille Dupré venait relancer les Béliers grâce à un but égalisateur du premier et d'une double parade du second (22-22). A la 25e minute, la défense normande ne put empêcher Lagny Montevrain de prendre l'avantage (22-23). C'est alors qu'un pénalty pour les hommes de Guy Bischoff venait redonner espoir au public du Kindarena, qui voyait revenir son équipe à 23 partout.
Mais l'équipe de Seine-et-Marne gardait la main sur la partie à la 59e minute (23-24). Alexandre Guedes frustrait les espoirs rouennais une nouvelle fois à une poignée de secondes du terme de la rencontre. Les Béliers abattaient leur dernière carte avec une ultime parade de Camille Dupré. Le gardien renvoyait alors le ballon à l'un de ses coéquipiers, échappé en break vers la cage adverse. La salle retenait son souffle. Seul face au gardien, l'attaquant rouennais s'élançait, mais ratait le cadre. Les joueurs de Lagny exultaient. Les Rouennais étaient stupéfaits. La partie était terminée.
Marius Flamein – Bord de zone.